Plan Pastoral 2020-2023

Plan Pastoral 2020-2023

Posted by Simon-Pierre S. SILIADIN, With 0 Comments, Category: DIOCESE, Étiquettes : , , , , , , ,

VISION : « Eglise – famille de Dieu qui travaille, prie et avance au large, après son synode, pour être témoin de l’Evangile »

Introduction

Après notre 1er synode diocésain pour lequel nous rendons grâce, et en attendant la publication des actes au prochain pèlerinage diocésain à Togoville, au pied de Notre Dame du Lac Togo, Mère de la Miséricorde, je viens vous rejoindre tous pour vous remercier et vous présenter le thème qui nous servira de vision mobilisatrice post-synodale pour une durée de trois ans : 2020-2023.

En effet, le thème qui est la vision : « EGLISE – FAMILLE DE DIEU QUI TRAVAILLE, PRIE ET AVANCE AU LARGE, APRES SON SYNODE, POUR ETRE TEMOIN DE L’EVANGILE »voudrait traduire dans notre agir pastoral les grandes orientations et résolutions issues de notre synode diocésain.

Nous vous proposons ici les fondamentaux d’un nouveau plan pastoral sur trois ans. Il exige de chacun des efforts pour atteindre des objectifs diocésains qui sont décentralisés dans les œuvres, les paroisses, les CCCB et les différents groupes et associations des fidèles laïcs de nos différentes structures.

En effet, avec le jubilé d’argent d’érection canonique de notre diocèse et les fruits du synode diocésain, nous devons continuer d’avancer au large en véritables témoins de l’Evangile auprès de nos frères et sœurs et ainsi organiser une réelle proximité avec nos populations. Le succès d’une telle mission, reçue de notre Seigneur Jésus Christ, exige de nous un travail assidu ainsi qu’une vie de prière et d’adoration, renouvelée dans l’Esprit Saint, permettant un témoignage de vie évangélique personnelle et communautaire. Ce plan désire donner le cadre général de notre réflexion et de notre action en tant que disciples du Christ réunis en Eglise-famille de Dieu à Aného.

Je vais donc vous le présenter en quatre points :

1- Le contexte jubilaire et synodal comme un « Kairos »

2- La nécessité d’être une Eglise-Famille de Dieu qui travaille et qui prie

3- L’urgence et la nécessité d’un engagement concret renouvelé à tous les niveaux et qui commence dans notre mentalité et dans notre cœur.

4- Autres éléments : moyens et suivi-évaluation du plan

1 Rappel et contexte

Notre diocèse, Eglise-famille de Dieu qui est à Aného, est créé et érigé en diocèse le 1er Juillet 1994 par la Bulle « Ad perpetuam rei memoriam » du Pape Saint Jean-Paul II.

C’est dans ce cadre que j’ai convoqué et célébré avec vous notre premier synode diocésain autour du thème : « Eglise-famille de Dieu, avance au large pour une meilleure redynamisation de l'évangélisation aujourd'hui » ; avec pour objectif général : « Poursuivre l'édification d'une Eglise-famille de Dieu qui s'attache totalement à Jésus-Christ et demeure son témoin dans les réalités du monde de ce temps. » (cf. Gaudium et Spes, n° 1).

Des Objectifs spécifiques étaient déclinés en 4 axes :
  • Grandir dans la connaissance du Christ et de son Église à travers une vie d'intimité avec la Parole de Dieu, les sacrements et la prière
  • Redynamiser la pastorale en mettant en place un nouveau plan pastoral, puis organiser un travail d'inculturation et renforcer le témoignage des chrétiens dans les quartiers à travers les CCCB
  • Redynamiser la pastorale sociale (social, santé, éducation...) diocésaine pour un développement intégral de la personne humaine
  • Identifier des moyens et des activités pouvant permettre une auto-prise en charge économique et financière du diocèse.

L’après synode et la clôture de la célébration du jubilé d’argent deviennent des lieux spirituels, théologiques et pastoraux qui convoquent chacun à une plus grande responsabilité et exigent notre mobilisation. L’objectif général que nous aurons à poursuivre est : « Travailler, prier et célébrer pour être une Eglise qui évangélise en profondeur et réduit la misère de nos populations ». Cet objectif général se décline en objectifs stratégiques dans les lignes qui suivent.

2-     La nécessité d’une Eglise diocésaine qui travaille et qui prie

  • Objectif stratégique n° 1 du plan : L’urgence et la nécessité de travailler pour subvenir à nos besoins

Nous devons continuer à bâtir des communautés de « baptisés-travailleurs » qui se donnent ardemment pour notre auto-prise en charge matérielle et financière. En effet, le travail a une grande valeur évangélique pour le disciple du Christ et par lui se réalise également sa sanctification. Comme je nous le rappelais il y a un an, je voudrais reprendre à nouveau ici ce que j’écrivais sur la théologie du travail :

Adèmè d'Adjodogou

 « La création est le fruit du travail de Dieu qui s’est reposé le 7ème jour (Cf. Gn1, 1ss). La création de l’homme et de la femme est également un travail où Dieu touche à l’argile (la terre), la modèle et y fait entrer le souffle de vie (Cf. Gn 2, 7ss). Dans la logique de l’incarnation-rédemptrice, Dieu a travaillé de ses mains en son Fils, Jésus de Nazareth, le charpentier. Par ailleurs, les apôtres et les disciples du Seigneur travaillaient. Dans ce sens, Saint Paul déclare : « Vous le savez bien vous-mêmes : les mains que voici ont pourvu à mes besoins et à ceux de mes compagnons. » (Ac.20, 34). Aux Thessaloniciens l’Apôtre des nations écrit : « Vous savez bien, vous, ce qu’il faut faire pour nous imiter. Nous n’avons pas vécu parmi vous de façon désordonnée ; et le pain que nous avons mangé, nous ne l’avons pas reçu gratuitement. Au contraire, dans la peine et la fatigue, nuit et jour, nous avons travaillé pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous. Bien sûr, nous avons le droit d’être à charge, mais nous avons voulu être pour vous un modèle à imiter. Et quand nous étions chez vous, nous vous donnions cet ordre : si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Or, nous apprenons que certains d’entre vous mènent une vie déréglée, affairés sans rien faire. À ceux-là, nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet appel : qu’ils travaillent dans le calme pour manger le pain qu’ils auront gagné.» (2 Th 3,7-12). Saint Jacques, à la suite des autres apôtres, enseigne avec insistance que la foi et les œuvres vont de pair : « Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? Sa foi peut-elle le sauver ? Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : « Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim ! », sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. En revanche, on va dire : « Toi, tu as la foi ; moi, j’ai les œuvres. Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. Toi, tu crois qu’il y a un seul Dieu. Fort bien ! Mais les démons, eux aussi, le croient et ils tremblent. Homme superficiel, veux-tu reconnaître que la foi sans les œuvres ne sert à rien ? N’est-ce pas par ses œuvres qu’Abraham notre père est devenu juste, lorsqu’il a présenté son fils Isaac sur l’autel du sacrifice ? Tu vois bien que la foi agissait avec ses œuvres et, par les œuvres, la foi devint parfaite. Ainsi fut accomplie la parole de l’Écriture : Abraham eut foi en Dieu ; aussi, il lui fut accordé d’être juste, et il reçut le nom d’ami de Dieu. » (Jc 2, 14-23). La Catéchèse de l’Eglise Catholique déclare : « Le travail humain procède immédiatement des personnes créées à l’image de Dieu, et appelées à prolonger, les unes avec et pour les autres, l’œuvre de la création en dominant la terre (cf. Gn1, 28 ; GS34 ;). Le travail est donc un devoir : " Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus " (2Th3, 10 ; cf. 1Th4, 11). Le travail honore les dons du Créateur et les talents reçus. Il peut aussi être rédempteur. En endurant la peine (cf. Gn3, 14-19) du travail en union avec Jésus, l’artisan de Nazareth et le crucifié du Calvaire, l’homme collabore d’une certaine façon avec le Fils de Dieu dans son Œuvre rédemptrice. Il se montre disciple du Christ en portant la Croix, chaque jour, dans l’activité qu’il est appelé à accomplir. Le travail peut être un moyen de sanctification et une animation des réalités terrestres dans l’Esprit du Christ.

Dans le travail, la personne exerce et accomplit une part des capacités inscrites dans sa nature. La valeur primordiale du travail tient à l’homme même, qui en est l’auteur et le destinataire.  Le travail est pour l’homme, et non l’homme pour le travail

Chacun doit pouvoir puiser dans le travail les moyens de subvenir à sa vie et à celle des siens, et de rendre service à la communauté humaine. » (CEC, nn° 2427- 2428).

De même la Doctrine Sociale de l’Eglise consacre tout le sixième chapitre au travail humain.

Ainsi à l’école des Pères de l’Eglise, le travail n’est jamais considéré comme « opus servile » mais comme « opus humanum » (Cf. DSE, nn°265-266).

Saint Jean Paul II dans Laborem exercens est revenu sur la dignité du travail. »

Il est ressorti de la célébration de notre synode diocésain qu’une des urgences pour notre Eglise-famille de Dieu à Aného est notre auto-prise en charge conformément à l’axe 4 du synode diocésain.

Je demande donc ce qui suit et j’y accorderai une grande importance durant mes visites pastorales :

  • Dans les presbytères, sur les paroisses, dans les œuvres et dans les CCCB: On fera l’effort de cultiver des champs, de faire l’élevage, l’agroforesterie et différentes activités génératrices de revenus (AGR) conformément à la réalité propre de chaque paroisse et œuvre.
  • Les jeunes et les pauvres : ils seront organisés en équipes de travail comme des coopératives sous la supervision des prêtres et des laïcs bénévoles compétents. Pour soutenir ces coopératives, je crée le fond qui sera dénommé : «Fond ‘Ensemble pour un Développent Intégral’ (FEDI) »dont l’organisation et la gestion seront confiées à une équipe pluridisciplinaire et professionnelle.
  • Investissement dans les biens immobiliers: Les paroisses et les œuvres doivent accueillir et acheter des domaines fonciers avec les titres nécessaires et investir, là où cela est possible, dans la construction de boutiques et structures locatives.

Ainsi donc :

Je souhaiterais que :

- Chaque paroisse mette dans ses priorités la mise en place d’activités génératrices de revenus (AGR). Cela doit s’étendre aux œuvres et aux CCCB,

- Chaque paroisse disposera de champs, de jardins et d’élevages,

- Les ressortissants seront réorganisés et redynamisés sur chaque paroisse pour avoir une rencontre annuelle où il aura une collecte pour la paroisse.

- Chaque paroisse va acquérir des terrains en mémoire de notre synode diocésain et du jubilé d’argent de notre diocèse. Le curé et le (s) vicaire (s) avec le conseil pastoral paroissial s’assurent du droit de propriété sur chaque terrain de la paroisse y compris les terrains qui abritent les écoles catholiques, les centres d’apprentissages catholiques, laissant sauf le droit des congrégations et instituts de vie consacrée.

- La construction des immeubles locatifs doit être réalisée là où cela est possible.

- Sur chaque paroisse et dans chaque œuvre, il doit y avoir désormais un compte-rendu financier écrit et authentifié de la gestion aux mois de novembre et mai de chaque année pastorale. Il sera accompagné de la validation donnée par la commission de l’audit interne, qui sera créé sur chaque paroisse et dans chaque œuvre, avec un correspondant diocésain qui jouera un rôle de coordination diocésaine.

Tout ceci demande une grande générosité pastorale de la part de nous les pasteurs. D’autres initiatives pour développer des réseaux de solidarité sont vivement souhaitées. Un plan diocésain de développement sera rédigé, étudié et mis en œuvre progressivement.

  • Objectif stratégique n° 2 du plan : Grandir dans la foi par la prière et l’adoration
  • Les fidèles laïcs

Nos communautés prient et il est évident pour tous que la vie de foi exige la prière et l’adoration. Jésus lui-même nous a dit : « Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15,5)

De même que je l’écrivais déjà, le baptisé, fils ou fille de notre diocèse, et le prêtre en premier, doit être actif et engagé dans la prière afin de mener une véritable vie dans l’Esprit-Saint (cf. Catéchisme de l’Eglise Catholique, IIIèmepartie,  Première session) qui exige une rencontre personnelle avec le Christ et la « métanoïa » (cf. Africae Munus, n°32).

Par conséquent, je crée la commission diocésaine de l’inculturation et je demande la redynamisation de la pastorale biblique sur toutes les paroisses et dans les CCCB avec un accent particulier sur la lectio divina, l’étude biblique et le partage de l’Evangile dans les CCCB, mouvements et associations.

Par ailleurs, des sessions sur la guérison intérieure et de la vie nouvelle dans l’Esprit Saint, seront régulièrement proposées sur les paroisses et seront intégrées à la catéchèse des adultes. Le Centre « Emmaüs » y veillera avec soin, pour ce qui concerne la catéchèse dans le diocèse.

De même, j’institue des équipes décanales d’accompagnement des personnes en détresse psycho-spirituelle. Elles auront à assurer au niveau de chaque doyenné le discernement et l’accompagnement des cas et au besoin adresseront une demande à l’évêque pour recevoir mandat d’exercer l’exorcisme. Elles prieront essentiellement pour la guérison intérieure et la croissance spirituelle.

  • Le clergé diocésain

« Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur … (Ac. 2,46).A la lumière de la première communauté chrétienne, les prêtres, diacres et séminaristes stagiaires de notre diocèse, sous l’autorité du Curé ou du Modérateur, doivent organiser des réunions de communauté, des temps de prière quotidienne, des recollections mensuelles et des moments de partage du repas dans une réelle communauté de table. Selon la réalité de chaque presbytère, au moins un moment de prière communautaire quotidienne (soit les laudes, soit le milieu du jour, soit encore les vêpres) est obligatoire ainsi qu’au moins un repas commun chaque jour. En effet, le Concile Vatican II enseigne : « Chaque prêtre est uni à ses confrères par un lien de charité, de prière et de coopération sous toutes ses formes ; ainsi se manifeste l’unité parfaite que le Christ a voulu établir entre les siens, afin que le monde croie que le Fils a été envoyé par le Père. (…) Dans cet esprit fraternel, les prêtres ne doivent pas oublier l’hospitalité; soucieux de la bienfaisance et du partage de leurs biens, qu’ils s’occupent en particulier de ceux qui sont malades, découragés, surmenés, isolés, chassés de leur patrie ou persécutés. Qu’ils aiment aussi à se retrouver dans la joie pour se détendre (…). Mais les prêtres ont encore besoin de s’entraider pour le développement de leur vie spirituelle et intellectuelle, d’améliorer leur coopération dans le ministère, d’éviter les dangers que peut entraîner la solitude : autant de motifs qui poussent à encourager une certaine vie commune ou un certain partage de vie entre les prêtres (…) » P.O n° 8

La charte de vie du prêtre diocésain d’Aného sera révisée avec l’inscription en lettre d’or de ce qui précède dans les nouvelles dispositions. Ce travail de révision est confié au bureau de la fraternité des prêtres diocésains d’Aného (FPDA) sous la coordination du vicaire épiscopale chargé du clergé.

3- L’urgence et la nécessité d’un engagement concret renouvelé : formation et témoignage dans la charité pour la promotion de la justice sociale

  • Objectif stratégique n°3 du plan : Bâtir des communautés engagées pour la promotion de la justice sociale et de l’Etat de droit

Durant sa vie publique, le Christ Jésus a fait l'option préférentielle pour les petits et les pauvres et il s’est identifié à eux (cf. Lc 16,19-31). Son engagement pour la justice sociale, à la suite des prophètes, est réel (cf. Lc 4, 18). Il est lui-même le Messie-Sauveur, le Soleil de Justice. Le prophète écrit : «Mais pour vous qui craignez mon nom, le Soleil de Justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement. Vous sortirez en bondissant comme de jeunes veaux à la pâture » (Malachie 3,20). En effet, le disciple est un « alter Christus », un autre Christ, par la grâce de son adoption filiale à travers le baptême et le mandat missionnaire reçu de son Seigneur. A ce titre, son engagement social et politique est légitime et nécessaire. Les fidèles laïcs, au nom de leur identité de « prêtre, prophète et roi »doivent, dans un esprit d’amour et de service, participer à la vie de la cité en vue de la promotion et la protection du bien commun en défendant les droits fondamentaux et inaliénables de la personne humaine dans la concrétisation au quotidien de la Doctrine Sociale de l’Eglise. Ainsi, les fidèles laïcs de notre diocèse doivent, eux aussi, assumer pleinement leurs responsabilités citoyennes et civiques. Ceux qui sont politiquement engagés doivent apporter nécessairement la lumière du Christ et les valeurs de l’Evangile au cœur de la vie socio-politique et économique (cf. Jn 8, 12 et Mt 5, 14-16). L’enseignement doctrinal du Concile Vatican II est clair : « (…) Les laïcs doivent assumer comme leur tâche propre le renouvellement de l’ordre temporel. Éclairés par la lumière de l’Évangile, conduits par l’esprit de l’Église, entraînés par la charité chrétienne, ils doivent en ce domaine agir par eux-mêmes d’une manière bien déterminée. Membres de la cité, ils ont à coopérer avec les autres citoyens suivant leur compétence particulière en assumant leur propre responsabilité et à chercher partout et en tout la justice du Royaume de Dieu. L’ordre temporel est à renouveler de telle manière que, dans le respect de ses lois propres et en conformité avec elles, il devienne plus conforme aux principes supérieurs de la vie chrétienne et soit adapté aux conditions diverses des lieux, des temps et des peuples. Parmi les tâches de cet apostolat l’action sociale chrétienne a un rôle éminent à jouer. Le Concile désire le voir s’étendre aujourd’hui à tout le secteur temporel sans oublier le plan culturel » (Concile Vatican II, Apostolicam actuositatem, n° 7)

Pour préparer sérieusement les laïcs de notre diocèse à répondre à cette mission, qui est leur spécificité dans la mesure où par vocation ils doivent se sanctifier dans l’ordre temporel, est créée une école diocésaine de formation des laïcs portant sur la Doctrine Sociale de l’Eglise(DSE) dénommée : Institut Saint Charles Lwanga. Elle sera décentralisée dans les doyennés et sur les paroisses, là où cela est possible, avec un programme annuel et des promotions d’étudiant-disciples. Elle vise la formation de leaders catholiques à base communautaire pour la promotion des valeurs éthiques et évangéliques au cœur de la cité : en politique, économie, société...Un directeur sera nommé avec une équipe de formateurs.

  • Objectif stratégique n° 4 du plan : Offrir une formation de qualité aux enfants ainsi qu’aux jeunes et adultes pour être de vrais disciples du Christ

La formation est une nécessité pour tous. Les prêtres doivent y veiller et y prendre une part active au nom de la triple fonction du ministère sacerdotal : Enseigner, sanctifier et gouverner. En effet, le Concile Vatican II enseigne dans Apostolicam actuositatem au n° 7 que : « c’est le travail de toute l’Église de rendre les hommes capables de bien construire l’ordre temporel et de l’orienter vers Dieu par le Christ. Il revient aux pasteurs d’énoncer clairement les principes concernant la fin de la création et l’usage du monde et d’apporter une aide morale et spirituelle pour que les réalités temporelles soient renouvelées dans le Christ…».

Il est donc indispensable de poursuivre la formation humaine intégrale des enfants et des jeunes dans les écoles, collèges et lycées catholiques de notre diocèse. Les parents catholiques ont l’obligation morale et canonique d’envoyer les enfants dans nos écoles. Celles-ci sont également ouvertes à tout parent ou tuteur sans distinction de rang social et de religion.

J’institue donc le mois d’Avril de chaque année comme Mois de l’éducation intégrale des enfants et des jeunes. Il aura une édition chaque année. Diverses activités seront organisées pour faire connaitre l’école catholique et sa mission d’une part et rechercher des moyens pour une meilleure gestion du personnel ainsi que le maintien des infrastructures d’autre part. Aussi pour garder l’option préférentielle pour les pauvres, je crée la bourse Saint François et Sainte Teresa de Calcutta. Elle sera dirigée par un conseil d’au moins trois personnes nommées. Des parrainages locaux et à distance ainsi qu’une quête le dernier dimanche de l’avent de chaque année y seront destinées. Des demandes, auprès des entreprises ou sociétés, surtout celles qui sont sur le territoire diocésain, se feront auprès desdites sociétés qui ont une rubrique de fond social sur leurs budgets. Les critères d’éligibilité des boursiers seront proposés ultérieurement par le conseil en charge de sa gestion à l’évêque diocésain pour décision.

Un calendrier de formation permanente des laïcs, au niveau diocésain, sera établi à chaque début d’année. Il sera exécuté au niveau décentralisé avec les aumôneries des  associations de fidèles laïcs, sur les paroisses et dans les CCCB, sous la coordination de l’équipe de formateurs de l’Institut Saint Charles Lwanga.

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Le vicariat épiscopal chargé du clergé, en collaboration avec le chargé de l’accompagnement des jeunes prêtres, établira un calendrier annuel de formation permanente des prêtres et celle spécifique des prêtres de moins de 5 ans. Ils trouveront les animateurs selon les thèmes qu’ils auront retenus.

Le délégué épiscopal chargé de la vie consacrée, en accord avec le bureau de l’UDC, mettra en place une planification annuelle de formation permanente pour les personnes consacrées.

Les séminaristes, durant les congés et les vacances, auront des sessions de formation sur la connaissance de soi, la guérison intérieure, la communication non violente, la spiritualité, le travail manuel… visant leur croissance intégrale. La réalisation de cette mission est confiée à l’équipe diocésaine en charge des séminaristes qui identifiera les personnes ressources et idoines pour leur animation.

4- Autres éléments du plan

  • Les moyens

La mise en œuvre de ce plan pastoral exige des ressources humaines et matérielles. Chacun et chacune de nous, évêque, prêtres ici et hors du diocèse, personnes consacrées et fidèles laïcs constituent la ressource humaine fondamentale de ce plan. Les personnes de bonne volonté nous soutiendront si chacun fait sérieusement sa part. Les ressources matérielles sont celles que nous mobiliseront au niveau local dans les CCCB, paroisses, œuvres et doyennés et celles que le diocèse aura mobilisées à travers les projets et les bénéfices diverses des AGR. Elles proviendront aussi des dons et legs de personnes de bonne volonté mais également d’un partenariat avec des sociétés ou entreprises de la place en ce qui concerne les services sociaux de base déclinés dans ce plan. De même, nous n’hésiterons pas à solliciter les collectivités locales et le gouvernement pour ce qui concernent les écoles et les actions à l’endroit des pauvres, des nécessiteux et de ceux qui sont dans l’extrême besoin vital. Car ils sont des citoyens à part entière.

  • La structure de suivi-Evaluation

Le conseil presbytéral, en sa qualité du sénat de l’évêque, sera renouvelé pour également être l’organe de suivi-évaluation de la mise en œuvre de ce plan. Il veillera à une intégration progressive des actes du synode diocésain à l’actualisation annuel de ce plan. Il aura, au mois d’octobre et de mai de chaque année, une session spéciale portant exclusivement sur ce plan pastoral. A ces sessions, seront délégués quatre membres de l’UDC dont au moins deux religieuses et quatre membres du bureau du CDL dont au moins deux femmes. Durant la session, ils auront les mêmes droits et devoirs que les membres du conseil presbytéral.

Conclusion

Notre action de grâce, après notre premier synode diocésain et notre jubilé d’argent, doit devenir dans chaque famille, CCCB, associations, mouvements, paroisses, œuvres..., une interpellation à s’engager par le travail et la prière.

Chers fils et filles, la première richesse de notre diocèse c’est nous-mêmes. Par notre travail, la mobilisation de nos ressources humaines, avec abnégation et détermination, nous allons être une Eglise-famille de Dieu qui par son travail et sa prière avance au large et évangélise en profondeur en comptant sur nos propres efforts et sacrifices ainsi que sur la Providence divine.

Mobilisons-nous donc, durant ces trois années, avec générosité pour transformer nos faiblesses en forces et nos menaces en opportunités. Osons entreprendre ensemble avec discernement en prenant de bons conseils. Je vous encourage à créer sur vos paroisses et œuvres une dynamique d’auto-prise en charge. Je souhaiterais bénir beaucoup d’initiatives d’AGR durant le déploiement de ce plan pastoral. Prions pour être davantage une Eglise-famille de Dieu qui crée de la richesse intégrale pour mieux vivre et partager davantage les dons de Dieu avec nos frères et sœurs, victimes de la misère morale, matérielle et spirituelle.

 

Fait à Aného, le 14 septembre 2020

En la fête de la Croix glorieuse.

Mgr Isaac Jogues GAGLO

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